Syndrome de morton

Le problème : Syndrome de morton

La sensibilité des orteils est assurée par des nerfs sensitifs qui passent entre les os du pied (figure 1).

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Ces nerfs peuvent être comprimés lorsqu’ils passent entre deux os du pied appelés métatarses. On observe alors un renflement du nerf appelé névrome (figure 2).

Cette compression se traduit par une douleur violente à type de brûlure ou de décharge électrique localisée sous le pied à la base des orteils. Elle est augmentée par le port de chaussures pointues ou à talons et soulagée par le retrait des chaussures. C’est le syndrome de morton.

À un stade plus avancé, la douleur peut être permanente et s’accompagner d’une modification de la sensibilité des orteils concernés.

Le traitement médical est plus efficace s’il est précoce. Il consiste à l’adaptation du chaussage avec des chaussures plus larges, le port de semelles orthopédiques, et l’infiltration de cortisone.

En cas d’échec, une intervention chirurgicale est indiquée avec pour but de soulager les douleurs.

L’intervention : Exérèse d’un névrome de morton

Elle consiste à retirer le névrome et le nerf dont il dépend, ce nerf assurant la sensibilité des orteils.

Une incision de 2 cm est réalisée sur le dos du pied (figure 3).

L’espace entre les deux métatarses est agrandit et le nerf décomprimé. Le névrome est exposé avec son nerf et ils sont tous deux réséqués (figure 4).

L’intervention peut être réalisée sous anesthésie loco-régionale ou générale. C’est votre anesthésiste qui décide avec vous de la meilleure anesthésie en fonction de votre état de santé.

Elle dure en moyenne 20 minutes et vous ne restez que quelques heures à l’hôpital.

Après l’opération, un pansement stérile est mis en place.

Le traitement de la douleur sera mis en place, surveillé et adapté de manière très rapprochée dans la période post-opératoire.

La rééducation post-opératoire et la reprise des activités

Le jour même de l’intervention, le kinésithérapeute vous lève et vous aide à marcher avec une chaussure confortable spécifique. Cette chaussure sera remplacée au bout de 2 semaines par une chaussure large classique type chaussure de sport.

La reprise du volant est envisageable au bout de 2 semaines. Celle du travail survient en général après 3 semaines et cela en fonction de votre profession, une activité de bureau pouvant être plus précoce. Les activités sportives débutent progressivement après la 6ème semaine.

Les risques et les complications

En plus des risques communs à toute intervention chirurgicale et des risques liés à l’anesthésie, notons quelques risques plus spécifiques à cette chirurgie :

En post-opératoire, un gonflement de l’avant-pied apparaît. Ce n’est pas à proprement parler une complication, mais l’évolution normale dans les suites opératoires. Afin de diminuer celui-ci, un traitement préventif est mis en place par glaçage, anti-inflammatoire et drainage lymphatique.

L’ablation du nerf sensitif entraîne une baisse de la sensibilité des orteils concernés mais est compensée par les autres nerfs sensitifs.

Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il se forme un hématome. En fonction de son importance, une évacuation peut être nécessaire.

Une récidive du névrome bien qu’exceptionnel reste possible et peut nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale.

La survenue d’une infection reste exceptionnelle. Cette complication connue nécessite un lavage de la zone infectée et la mise sous antibiotiques.

Des petits caillots de sang solidifié peuvent se former et se coincer dans les veines des jambes occasionnant une phlébite et nécessitant un traitement anti-coagulant pendant plusieurs semaines.

Des réactions inflammatoires post-opératoires peuvent occasionner des douleurs importantes. Ces réactions exacerbées correspondent parfois à une algodystrophie. Cette complication bien que rare, reste très longue à guérir. Cependant, de nouveaux traitements existent et permettent de la gérer plus facilement.

Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive. Votre chirurgien vous donnera toute explication complémentaire et se tiendra à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier avec les avantages, les inconvénients et les risques de l’intervention.

Les résultats

La disparition de la douleur est rapide après la chirurgie. Le résultat sur la douleur peut dépendre de l’existence d’autres lésions associées. Un traitement médical complémentaire peut alors s’avérer nécessaire.

Les résultats sont très encourageants avec 90% de bons résultats.


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